Suite et fin

Le voyage en terrain connu est de fait moins surprenant que lorsqu’il s’agit de découvrir, mais le rythme reste le même !
Trois derniers jours pour venir se garer devant chez nous, avec une pause à Caplongue le temps d’un apéro-soirée avec les copains.
Une arrivée éclair puisque nous nous sommes préparés aussitôt à repartir (en véhicule motorisé…) pour un stage clown — belle manière de clore ce voyage et d’assurer une transition en douceur vers une autre réalité — tandis que Max était en immersion chez les amis !
Les chevaux ne sont qu’en vacances, des balades nous attendent tout au long de l’hiver, même si la roulotte ne pourra sans doute pas repartir avant l’été.
Amitiés à toutes celles et ceux qui nous ont suivi, c’est pour vous que j’ai raconté !
À bientôt

Passage de col 2 et 3… et la suite !!!

Cela fait tant de temps que je n’ai pas donné de nouvelles que je me demande si j’en ai donné un jour…
Je vous ai donc laissés au Bleymard, après un franchissement honorable de la montagne du Goulet.
Après que Max s’est entraîné à la pêche à la truite sur le parcours enfants du Bleymard, avec deux belles truites à son actif, nous avons gravi le mont Lozère avec une pause au chalet et une autre peu après, juste avant le col. Balade obligée jusqu’au sommet pour un petit cours de géographie.


Au col de Finiels


Ont suivi deux grosses étapes de 16 km pour rallier St-Julien-d’Arpaon : toutes les vallées des Cévennes ne sont pas évidentes pour trouver eau et nourriture. À St-Julien, nous attendons Claire et Jacques pour une montée de 6 km jusqu’à Bougès, mon berceau quasi natal. Ouf ! la montée a été très rude d’autant que c’était exceptionnellement une étape d’après-midi : les chevaux ont beaucoup transpiré et nous nous sommes arrêtés plusieurs fois pour reprise de souffle (surtout Urga, moins en condition).

Au-dessus du village de Finiels
Au temple de Saint-Julien-d’Arpaon

Halte bien méritée à Bougès : une semaine de repos dans un grand parc (cf. photo 1 en page d’accueil).
De notre côté nous profitons des amis : toute la famille Pradeilles de Bougès et les parents et amis de passage. De belles soirées ! (cf. photo 2 en page d’accueil). Et Max toujours avec Laurent et les chèvres (cf. son dernier article).

Nous repartons à grand-peine mais il faut rentrer ! stage clown le week-end du 13 octobre et le temps devient compté.
Nouvelle escale à St-Julien et nous nous levons à 5h30 pour regarder passer la course d’endurance des 160 km de Florac ! Ils passent dans la nuit, pas bien intéressant mais amusant, surtout pour Pierre qui fait des effets photographiques (voir un ex. page photos).
Après moult tergiversations et avis croisés, nous avons finalement opté pour le parcours Florac-Rûnes pour remonter sur le mont Lozère et ainsi passer sur le causse de Sauveterre, ce parcours présentant les côtes les plus progressives.
À Florac nous nous arrêtons sans qu’elle le sache chez une amie de mes parents, qui va venir nous voir un peu surprise et nous laissera passer la nuit.
Puis halte avec une adresse grâce au réseau dans un très grand beau pré au bord du Tarn, agrémenté d’une jolie bâtisse bien rénovée (cf. photo roulotte au clair de lune dans page photo).
Là, baignade dans le Tarn presque à bonne température, y compris avec les chevaux (voir page photo ; ça se dégrade ce site… plus de photos dans les articles, il faut aller les consulter dans une autre page, pfff…). Max passe la plus grande partie de l’après-midi les pieds dans l’eau.

Le lendemain, très belle montée jusqu’à Rûnes. Ruas est magnifique !
Sur les conseils d’un très ancien copain d’enfance, pas vu depuis… au moins 35 ans !, je recherche un agriculteur à Rûnes mais il ne préfère pas nous accueillir et nous indique une coin de communal, pas catastrophique mais difficile d’accès en roulotte !
Dans la nuit les chevaux partent faire un tour dans le village mais au matin ils sont là : rentrés seuls ou poussés par quelqu’un ? j’opterai pour la première solution, non pas que nous leur manquions mais ils ont finalement trouvé peu à manger sur le bitume et pas de chemin assez direct apparemment vers un garde-manger mieux fourni.
Aïe, la matinée a été rude ! la côte de Rûnes restera dans nos mémoires et dans celles des chevaux, je crois que si nous nous approchons à nouveau à moins de 30 km de ce lieu ils feront demi-tour d’eux-mêmes. Beurk ! sale montée. Tiens ben d’ailleurs le tour de France est passé par là, c’est dire !

C’est ici que Max a commencé à avoir mal à la tête… cela lui a fait profit un certain nombre de jours ! avec fièvre et apparition progressive de points blancs en fond de gorge.
Aux menhirs des Bondons, que nous n’avons pas été admirer, cf. phrase précédente, nous avons fait une pause de deux nuits.
Dernière rivière avant le désert.

Dernière auberge avant le désert : col de Montmirat, et c’est parti pour le calcaire, le buis brûlé, l’herbe… l’herbe ?
Ravitaillement en eau obligé grâce au bon vouloir des habitants :
1. À la baraque des gendarmes, juste une pause du matin le temps qu’un très gentil monsieur nous fasse le plein et nous offre des légumes de son jardin (une salade énorme qui comptait pour 5, si, si ! un chou-fleur et des pommes de terre) !!
2. Étape à la ferme fortifiée du Choizal, splendide bâtisse avec un paysan charmant qui aime les bêtes et bien sûr nous offre de l’eau.
Là, Laurent Pradeilles passe par là en allant à Mende, au cas où l’on soit au bord de la route ! Sympa ! et il emmène Pierre à Mende pour des courses, lui qui avait désespérément fait une bonne demi-heure de stop !
3. Étape aux Arts ; l’arrivée est un peu inquiétante : personne, des chiens qui aboient, rien à manger… mais tout s’arrange avec la rencontre de Cécile et Benjamin, ultra-gentils ! plus les grands-parents et les enfants. Amoureux des chevaux, Benjamin nous installe comme des rois : foin et eau à volonté !

LE souci de route de ces trois derniers mois :
Au départ des Arts nous devons emprunter un chemin sur environ 1,5 km, ce choix a été fait pour éviter de descendre à Chanac et surtout remonter ensuite sur le causse. Mais il s’avère que ce chemin, déjà fort caillouteux, est aussi très pentu, sur une petite distance certes, mais trop longue pour les chevaux. Arrêt dans la montée, et pour toujours ! J’ai bien vu que Polienta ne redémarrerait jamais, hors de question a-t-elle dit. Et toc !
Mais nous avions la ressource de Benjamin et son père, aussitôt à pied d’œuvre pour nous tirer de là. En quelques minutes la roulotte était en haut et les juments réattelées pour tout de même encore une partie douloureuse sur les cailloux. J’en étais malade… plus jamais.

Nous avons fait une étape pas trop longue, et l’amie Marion nous a rejoints avec un ravitaillement en eau.
Le lendemain encore une étape pas trop longue, l’herbe n’est pas très nutritive, les pieds fatigués, bref le moral des chevaux pas au mieux.
Pour la première fois nous partons en quête de complément alimentaire : belle récolte de frêne, et puis séance de broutage en bord de route. Plein d’eau le lendemain matin dans la ferme suivante.
Encore une petite étape, jusqu’à la baraque de Trémolet où Nounou nous indique un coin de bivouac aussi bon que possible.
Aujourd’hui, toute petite étape pour rallier le Point sublime, panorama sur les gorges du Tarn. Les chevaux sont encore dans l’herbe sèche et Pierre fait des aller-retour au village pour prendre de l’eau. Je lui demande de trouver à manger aussi il revient avec quelques kilos d’orge, cela a bien plu à nos amis.
Nous espérons atteindre Cassagnes pour le 12, in extremis pour notre stage ! Sinon tant pis !!!

Des copains et des copains… et des amis

Aux Martines

Nous partons des Martines lundi après-midi avec l’adresse sérieuse, grâce à Pascal et Gérard, d’un pré pour les chevaux et la roulotte. Passage du col de la croix de Bor sous la bruine voire l’averse, marche jusqu’à presque 21h en longeant la Truyère, là où elle n’est que ruisseau.
Un très beau bivouac où nous passons donc deux nuits (qui dit étape du soir dit « grasse » matinée le lendemain).
Bivouac avant la Villedieu

Mercredi la route se déroule le long de la Truyère encore, jusqu’à la perdre car elle plonge soudain dans les arbres. Pourtant nous la retrouvons peu après au hameau des Salhens où nous tombons comme une cerise sur un gâteau : la petite dizaine d’habitants chauffe le four à pain du village depuis la veille et s’apprête à enfourner gigot de mouflon, poulet, légumes et autres réjouissances. Le pain est déjà cuit.
Nous sommes fort courtoisement installés et invités pour l’apéro et au-delà… c’est-à-dire une journée-festin-dégustation-camaraderie jusque tard le soir.

Repas du soir aux Salhens

Un très très grand merci à tous pour votre accueil très chaleureux !!
À Nicole pour son bel enthousiasme (et sa coupétade), elle qui nous avait repéré dans le journal (Lozère nouvelle, lors de notre passage à Nasbinals) et n’osait croire, en phase d’approche de son chez elle, que nous passions par les Salhens.
À Joseph pour ses bonnes adresses sur la route à venir : le barrage de Ganivet nous aura accueillis trois nuits.
À Françoise et André auxquels nous penserons désormais tous les jours car ces artisans potiers nous ont offert à chacun un bol de leur collection.
À Céline et Stéphane pour leur excellent miel, et ta belle voix Céline, ne lâchez rien !
À Anne et Frédéric pour leur drôle de chien joueur.
Et à tous pour leur bonne humeur et leurs bons petits plats.

Et puis aux Salhens nous rejoignent Lolo et Fred et c’est plutôt amusant de tomber dans cette ambiance de mini-Caplongue lorsque nous recevons nos amis caplonguais !

Avec la 2CV caplonguaise

Le lendemain étape en deuche verte pour Max qui accompagne Lolo et Fred ; ils viennent ensuite à pied à notre rencontre et nous trouvons un bon bivouac au lac de Ganivet.
Bivouac avant l’arrivée de la roulotte.

Vendredi, jour de pluie, je me cloître dans la cabine de Max avec un casque et de la douce musique dans les oreilles pour pouvoir travailler tandis que Max et Pierre jouent et regardent un film.
Pierre très mouillé entre par la fenêtre après déshabillage sous la bâche du poste de conduite.

Samedi, jour de beau temps, je me cloître dans la roulotte pour travailler tandis que Max et Pierre passent la journée au lac pour tenter d’attraper du poisson. Mais nous avons rencontré l’ami (via Caplongue encore) nommé Zozo, fan de pêche, qui prend Max sous son aile (ou sa nageoire plutôt). Bon, Max connaît maintenant tous les pêcheurs du lac et a quelque peu affiné sa technique. Un poisson pêché, un chevesne, relâché car c’est plein d’arêtes quand ça n’est pas vraiment gros. Mais à l’heure où je vous parle je ne désespère pas de manger ce soir de la truite (d’élevage, l’agriculteur du coin nous explique que les éleveurs viennent faire des lâchers régulièrement avec leurs mémères qui ne se reproduisent plus bien).
……….
Et nous avons mangé de la truite, merci Zozo !
Avec Didier qui était là pour la soirée et l’étape d’aujourd’hui.

Juste avant l’arrivée de Didier s’est arrêté Laurent, de Chassagnes, qui fait de la traction à cheval et de l’attelage et nous discutons longuement, autour d’un petit apéro (merci Didier !) avec aussi notre livreur de truites !
Sympathique soirée au clair de lune levant.
Au matin, passage par Chassagnes où nous recroisons Laurent à l’occasion d’un ravitaillement en eau, puis nous avançons jusqu’aux Cheminades mais même recommandés par la cousine Martine cela semble difficile d’obtenir un pâturage pour la nuit. Donc nous poursuivons munis d’une piste quant à un bivouac avec eau. Effectivement nous trouvons l’eau, la nourriture (marécageuse mais ça fera l’affaire), reste qu’il faut garer la roulotte et que les possibilités sont réduites à une seule, qui oblige à une manœuvre un peu serrée et surtout chaotique. Et le chaos fut fatal…

Nous rompîmes le maître palonnier. Zut.

L’est cassé !!

Pas de panique, Didier et moi partons faire le parc des chevaux tandis que Pierre prépare un excellent plat de pâtes.
Et nous appelons Laurent à la rescousse qui est très très bien équipé côté atelier et maître soudeur de niveau 5 au moins ! En 1h15 minutes chrono les types sont partis avec deux moitiés de palonnier — tandis que je m’occupais de la réalisation d’un appui de fenêtre en béton coulé (chapitre 9 en cours !) — et revenus avec un superbe palonnier entier. Bravisssimo Laurent et immense merci !!!

L’est réparé !!!

Sauvés par un ami inconnu la veille à la même heure, voilà les hasards de la route.

Post-scriptum culinaire : la coupétade est un pain perdu aux pruneaux et raisins, cuit au four dans un plat en terre, sur une épaisseur d’environ 10 cm. Tentez-le c’est très bon, en tout cas préparé par Nicole.

En Aubrac

Hum… difficile probablement d’imputer à l’absence de réseau tous ces jours sans nouvelles. Les journées sont assez longues mais bien remplies ! Toujours pas eu le temps de vraiment lire, de reprendre mon tricot et autres activités créatrices…

Après une  étape juste pour la nuit au bord du lac des Moines nous avançons jusqu’à la station du fer à cheval, accueillis par la municipalité. Il pleut un peu, après-midi tranquille.

Le lendemain nous passons Nasbinals après une halte ravitaillement et un certain nombre de photos prises par les amateurs en tout genre (journaliste, photographe, touristes et riverains). Quelques kilomètres plus loin, une bonne aire de pique-nique nous tend les bras. Quoique en bord de route, nous passons une belle après-midi et surtout rencontrons M. Rossignol, qui se révèle être le propriétaire du petit bout de pré où nous avons placé les chevaux et que nous croyions communal. Il nous propose très simplement un autre petit pré pour les chevaux, pour le lendemain, aussi dans la matinée nous harnachons pour faire… environ 500 mètres et déposer délicatement la roulotte au sommet d’un pré, vue magnifique au loin et plongeante sur le Bès. Au programme de l’après-midi : grande lessive et baignade dans la rivière.

Jeudi 19, étape en direction de la bordure boisée de l’Aubrac, plus propice pensons-nous pour dégoter des bivouacs que les zones de prés à vaches. Nous trouvons une jolie halte, la roulotte est à nouveau en bord de route (mais l’on verra que cela avait du bon) et les chevaux ont piscine : nous condamnons un gué (doublé d’un pont, donc facultatif) et les chevaux se mouillent à loisir et herborisent en aquatique.

Max pêche son premier poisson !! En no kill of course, d’autant que trop petit pour nourrir la famille, mais il est ravi et moi au moins autant que lui !

 

En fin d’après-midi, une voiture s’arrête pour inviter joyeusement Pierre à rallier Rimeizenc le lendemain. Or donc nous y allons ! Aux portes du village, qui abrite une impressionnante collection d’épouvantails, guirlandes de repose-cierges et autres décorations colorées, Patrice nous accueille avec tout un pan de sa famille et prend beaucoup de son temps pour nous installer confortablement sur leur terrain. La roulotte est hissée tout en haut à l’aide du tracteur, non sans couper quelques branches pour cause de gabarit.

 

L’après-midi est consacré au nettoyage des pommes de pins sur la zone de campement, dans l’attente du retour de Marie-Jeanne, la compagne de Patrice, et de l’arrivée d’Adeline, Philippe, Romane et Robinson.

La soirée est pluvieuse et nous testons la capacité d’accueil de la roulotte, résultat : huit personnes, toutes assises, et encore de la place pour au moins trois, juré !

Nous restons en repos la journée du samedi. Immense merci à Patrice et Marie-Jeanne !

Pour finir, la preuve que nous n’allons nulle part :

 

 

Phase de test

À défaut de la longue phase de test initialement prévue, nous nous sommes contentés d’inaugurer la roulotte par une visite à Comps chez l’ami Didier, avec petit comité d’accueil et soirée sympathique à la clé. Cet aller-retour (14 km x 2) a permis d’ajuster deux trois petites choses, surtout les butées du maître-palonnier qui se sont avérées trop faibles : pliées à l’arrivée elles ont été remplacées par une section de métal plus forte.

Le bivouac de luxe à Comps

Mais alors, elle est où la télé ?

Le 18 juin, les enfants de l’école publique sont venus visiter la roulotte et faire un petit tour en chariot dans Cassagnes. Max s’est chargé de la visite : deux par deux dans la roulotte, il a tenu son rôle sur la durée avec un certain panache. Puis il a témoigné auprès de nous de l’interrogation fréquente à propos de la télé, objet on ne peut plus quotidien pour la plupart, ici absent.

La roulotte au marché

Presque achevée, la roulotte est présentée au marché de Cassagnes le 15 juin afin que les Cassagnols, déjà informés ou non du projet, puissent l’observer, poser des questions, papoter avec nous sur ce voyage tout proche.

Construction de la roulotte : étape 2

La partie métal est terminée ainsi que l’essentiel du freinage. Les trois murs sont en place le 10 (photo). Et depuis sont aussi réalisés la cloison de la cabine de Max et d’autres éléments (coffres sous la roulotte, isolation…).

Studio, spacieux, beau volume.